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© Irina Zhur crédit photo

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Un pays à deux vitesses

L’Espagne est à la tête du « Ranking » européen des abandons. En 2021, 285'000 chiens et chats ont été pris en charge par les associations espagnoles, soit 3.5 terrains de football de 80'000 places. Ce chiffre ne tient pas compte la totalité des associations et refuges, des sauvetages réalisés par des particuliers, chiens morts accidentés ou ceux déposés dans les perreras (fourrières municipales) et qui seront sacrifiés.

Les raisons de cette « honteuse » situation remontent à loin. Et même si le regard de la société a beaucoup évolué dans certaines régions, les animaux restent, comme dans beaucoup de pays du sud, des outils de rendement. En ce qui concerne les chiens, ils sont divisés en deux catégories : ceux dont la fonction est de chasser, garder, se battre dont la vie et les droits sont bafoués depuis des décennies (Galgos, Podencos, Dogs, Molosses, Berger allemand, chiens de chasse), et les Mascotas les chiens de petites races le plus souvent achetés dans des animaleries toujours en activité et provenant des pays de l’Est.

De nombreux « élevages » de chiens de race existent en Espagne également. Le business du petit chien de race y est très florissant. Il est à noter que détenir un chien en Espagne n’est pas une sinécure, tout ou presque tout leur est interdit : magasins, restaurants, transports publics, parcs, plages. Le chien en tant qu’animal domestique n’a fait son apparition que depuis une trentaine d’années et comme dans de nombreux pays les chiens comme les chats ne sont que très peu castrés ou stérilisés.

L'Union européenne a tenté de manière très "pâle" d'aviser par courrier le Gouvernement Espagnol faisant valoir que : “Nous considérons quel traitement des chiens de chasse en Espagne est en contradiction avec les valeurs européennes et nous ne trouvons aucune justification à la différenciation entre la protection qui s’octroie aux animaux de compagnie, face à celle qui est donnée aux lévriers et autres chiens de chasse, considérés comme des animaux de travail”. C'était en 2015.

Grâce une nouvelle législation en février 2022, les animaux domestiques sont dorénavant considérés comme d'authentiques membres de la famille. Une réalité qui fait hurler certains partis politiques proche du lobby de la chasse, ces formations s’opposent expressément à une loi qui reflète l'évolution du regard de la société espagnole sur les animaux. Le ministère de l’Agriculture accorde une place prééminente à la chasse en la considérant comme étant une activité socio-économique importante. Le gouvernement de gauche espagnol a adopté un projet de loi visant à lutter contre la maltraitance, l'abandon et la mise à mort des animaux, ainsi qu'une réforme du code pénal qui établira des peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison pour certains.

Mais en septembre 2022, un amendement a été déposé par les détracteurs de cette nouvelle loi visant à exclure de toute protection, soins et considération les animaux d'"utilité" tel que chasse, garde. Le Congrès doit statuer, la danse de trois pas en avant et deux en arrières. La maltraitance a encore de beaux jours devant elle.

La condamnation à mort de tellement d’innocents pousse beaucoup de personnes à chercher une solution dans l’exportation des animaux au-delà de leur communauté autonome et de leur pays. Notre association est un modeste maillon de cette chaîne.


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